Commentaire composé la condition humaine Malraux
I. Un incipit dramatisé
a) Une entrée «in medias res »
Tout concourt dans cet incipit à créer une atmosphère tendue, mystérieuse et angoissante grâce à une entrée « in medias res », à une perception du temps particulière et à l’évocation du cadre. En effet le lecteur est plongé au cœur de l’action, du drame, dès le début de l'extrait par deux verbes d’action « tenterait-il » « frapperait-il » qui nous plongent dans les interrogations d’un personnage devant une action à accomplir. Il se trouve cependant que nous possédons aucune information ni explication préliminaires sur les circonstances, le mobile de l'acte et le héros. Effectivement, nous connaissons presque rien de ce personnage, de son passé mise à part son prénom « Tchen », et le fait qu'il soit là dans l'unique but d'assassiner un homme. De même, rien n’est dit de la future victime. Les termes la désignant ne nous apportent que peu de renseignements : occurrences du mot « pied », «cet homme », « un corps », « de la chair d’homme ». Elle reste anonyme : réduite à un corps immobile, et par une synecdoque, à un pied, elle est identifiée seulement comme ennemie de la révolution. A ce stade, le meurtre en soi importe plus que le mobile ou la victime. De plus le discours indirect est employé dans la première partie du texte de manière à accentuer l’incertitude à laquelle fait fasse le héros ainsi que ses interrogations.
b) un arrêt dans le temps
Des éléments propres au reportage sont présents de manière à évoquer des marques de l'écriture journalistique un peu comme dans le roman-reportage des années 30. Le roman démarre sur deux indications très précises qui semblent vouloir nous faire parvenir une vision réaliste des choses. Cependant,