Commentaire composé les misérables
Introduction Les Misérables, vaste fresque romanesque publiée par Victor Hugo (1802-1885) en 1862, se présente comme un travail de longue haleine entrepris dès 1845 sous le titre Jean Tréjean puis Les Misères et plusieurs fois interrompu. Comme dans La Fin de Satan, le fil conducteur de cette œuvre est l'histoire d'une rédemption, celle de Jean Valjean, bagnard animé par une rancœur haineuse envers la société et envers Dieu qui, grâce au pardon et à la générosité d'un homme, Mgr Myriel (ou Bienvenue), s'efforce avec abnégation et discrétion de faire le bien autour de lui, comme une sorte de « saint laïque ». Orphelin, ouvrier agricole, il subvient en tant qu'aîné au besoin de ses frères et sœurs, mais est confronté à la misère. En 1795, il est traduit devant les tribunaux « pour vol avec effraction, la nuit, dans une maison habitée », au boulanger Isabeau. [Lecture, question]. Répondre à cette question nécessite d'étudier l'illusion réaliste, puis la dénonciation du système judiciaire.
I-L'illusion réaliste Dans cette page romanesque, Hugo accrédite la fiction en recourant à l'illusion réaliste. Il exploite en effet divers procédés pour lui conférer une apparence vraisemblable. L'ancrage historique est favorisé par la mention de deux dates, celle du « 22 avril 1796 » et celle du « 2 floréal an IV », empruntée au calendrier républicain, alors en vigueur ; par l'allusion à la victoire de Montenotte, remportée par le général Buona-Parte, patronyme dont la graphie est respectée par Hugo. La volonté d’accréditer la fiction se manifeste dans cette phrase qui établit une concordance entre ces événements historique et le jour où Jean Valjean est ferré à Bicêtre. Ces références historiques sont encore renforcées par l'allusion à la législation de l'époque, exprimée dans la phrase « les termes du code étaient formels » dont la concision exprime la sécheresse de la loi. A cette impression de vérité concourt également la précision des