Commentaire composé Si tu t'imagines Raymond Queneau
La tradition de Ronsard, et plus loin encore, la philosophie épicurienne d’Horace ou la pensée d’Héraclite est prolongée dans « Si tu t’imagines » à travers plusieurs aspects.
Tout d’abord on y retrouve le thème de la fuite du temps, le fameux « pantha reï » grec dans les phrases à portée universelle, au présent gnomique : « les beaux jours s’en vont » [en grec ancien, la formule « Ta Panta Reï » signifie « Tout coule » dans le sens « Tout passe ». Elle est utilisée la première fois par le philosophe Héraclite d’Ephèse. Cela synthétise la pensée d’un monde en mouvement perpétuel]. L’emploi du futur proche est appuyé à travers un jeu verbal qui s’appuie sur la restitution phonétique d’éléments en langage parlé « : « xa va xa va xa va / va durer toujours », en les répétant dans la première strophe et la deuxième jusqu’à en faire un matériau musical. L’idée de durée est d’ailleurs renforcée par le fait que le mot « va » est répété une fois de plus au vers 21, qui a ainsi un statut d’exception dans le poème : c’est le seul hexasyllabe du texte. Mais cet allongement du vers montre l’illusion de l’humain qui croit gagner du temps au temps alors que c’est un leurre car ce qui suit est la vieillesse. Comme nous le lisons dans la dernière strophe, plus longue que les précédentes, mimant