Commentaire composé sur le dormeur du val de rimbaud
« Le Dormeur de val » appartient au recueil Poésies d’Arthur Rimbaud. Ce texte se présente comme un sonnet de schéma classique, qui dévoile une nature poétique entourant un dormeur d’une troublante immobilité. Composé en octobre 1870, le poème accède finalement par son fonctionnement ironique à une contestation de la guerre. Rimbaud se montre déjà en lutte contre tabous et asservissements par le renouvellement de la « vieillerie poétique ». En effet, dès l’année suivante, il va se tourner vers des formes poétiques nouvelles, plus audacieuses, n’hésitant pas à casser l’alexandrin qu’il utilisait encore en 1870. Il désire par là mettre toujours plus en accord l’écriture poétique et l’expression de ses sentiments. Ceci dit, il s’y essaie déjà dans « Le Dormeur du val », multipliant les ruptures, favorisant les rejets, privilégiant une ponctuation envahissante, comme s’il souhaitait provoquer l’arrêt et la réflexion du lecteur, l’amenant progressivement à cette découverte : la mort est l’allié de la guerre, et elle est toujours imméritée. Pour arriver à cette conclusion, je commencerai donc par parler de ce qui rend ce sonnet bucolique, puis j’enchainerai sur l’immobilité et l’attente exprimées dans ce poème, et enfin, je pourrais parler de l’ironie poétique qui montre la force de la contestation de la guerre faite par Rimbaud.
PARTIE 1 : La nature est omniprésente dans ce sonnet. Les deux premiers quatrains insistent sur la localisation, au moyen de subordonnée introduite par « où » (vers 1 et 3) et de tournure présentative : « c’est » (vers 1 et 4), qui présentent « la verdure », la « rivière », l’ « herbe », le « soleil », la « montagne ». De nombreux termes et idées sont répétés, insistant sur la verdure [« herbes » (vers 2 et 7), « lit vert » (vers 8)…] et la luminosité [« soleil » (vers 3 et 13), « rayons » (vers 4), « lumière » (vers 8)], le soleil étant aussi un élément magistral dominant qui envahit l’espace puisque sa présence est assimilée à de