Commentaire composé sur les quatre éléments de bachelard
Les quatre éléments
Nous croyons possible de fixer, dans le règne de l’imagination, une loi des quatre éléments qui classe les diverses imaginations matérielles suivant qu’elles s’attachent au feu, à l’air, à l’eau ou à la terre. Et s’il est vrai, comme nous le prétendons, que toute poétique doive recevoir des composantes, – si faibles qu’elles soient – d’essence matérielle, c’est encore cette classification par les éléments matériels fondamentaux qui doit apparenter le plus fortement les âmes poétiques. Pour qu’une rêverie se poursuive avec assez de constance pour donner une œuvre écrite, pour qu’elle ne soit pas simplement la vacance d’une heure fugitive, il faut qu’elle trouve sa matière, il faut qu’un élément matériel lui donne sa propre substance, sa propre règle, sa poétique spécifique. Et ce n’est pas pour rien que les philosophies primitives faisaient souvent, dans cette voie, un choix décisif. Elles ont associé à leurs principes formels un des quatre éléments fondamentaux qui ont ainsi devenus des marques de tempéraments philosophiques[1]. L’Eau et les rêves (José Corti, éditeur).
Introduction:
Gaston Bachelard, un philosophe hors du commun, né à Bar-sur-Aube le 27 juin 1884 et mort à Paris le 16 octobre 1962, n’a pas suivi une carrière universitaire traditionnelle. Descendant de paysans champenois, petit-fils de cordonnier, fils d’un dépositaire de journaux de Bar-sur-Aube, il a commencé par être surnuméraire des postes. Il évoque ces débuts et les soirées où il travaillait pour préparer une licence de mathématiques, dans La flamme d’une chandelle (1962).
En 1919, Gaston Bachelard devient professeur de physique et de chimie au collège de Bar-sur-Aube. En 1922 il prépare et obtient, comme tous les enseignants, l’agrégation. En 1930 il devient professeur de philosophie à la Faculté de Dijon et en 1940 à la Sorbonne. Il