Commentaire composé sur marguerite dura, la scène de cinémas
Marguerite Duras, auteur d'Un barrage contre le pacifique est une femme de cinéma, auteur et réalisatrice qui souhaite nous faire partager son intérêt avec ces quelques lignes. Roman d’apprentissage à la frontière de l’autobiographie, cette œuvre montre la jeunesse romancée de son auteur et le tragique de sa vie en Indonésie. Ce passage narratif se situe dans le 4ème chapitre de la 2ème partie et expose les sentiments de Suzanne, pour la première fois face à une salle de cinéma dans un contexte particulier. Comment le cinéma réveille en Suzanne son côté romanesque et le désir d'une vie meilleure ? Dans un premier temps nous analyserons ce que suscite la salle de cinéma dans l'esprit de cette jeune femme puis nous aborderons au travers de ce film romanesque, l'idéal féminin qui représente à ses yeux, ce dont elle a toujours rêvé d'être, enfin nous évoquerons sa vision d'une vie parfaite comblée par un amour de cinéma.
Tout d'abord, lorsque Suzanne entre dans la salle de cinéma, la magie opère. Ce bien-être tant attendu se voit satisfait par une atmosphère calme et reposante, tel "l'oasis" d'une si belle nuit d'après-midi. Dans cette longue phrase essentiellement constituée de groupes nominaux, on remarque plusieurs procédés de styles : une accumulation qui permet l'anaphore de la nuit, cette nuit "artificielle", plus vraie que la nuit elle-même, un lieu de refuge et seul moyen de se soustraire au monde qui l'entoure. Malgré la présence constante de solitude, l’adjectif "démocratique" et la répétition du mot "tous" font écho à une même notion d'égalité, qui conforte Suzanne dans son bonheur. Elle ne sent donc plus la gêne et le malaise causé par l'inégalité sociale entre les pauvres et les riches qui régnaient dans le haut quartier et se contente de son anonymat. Ainsi, le fait de se retrouver là, fait naître en elle un sentiment "d’invincibilité", surpassant toutes peines, dont celle occasionnée par le piano, objet emblématique de son