Commentaire composé sur phèdre
Nous verrons que le texte donne d’abord à lire une scène d’amour paradoxale et que l’ellipse narrative, rendue par la métaphore du rossignol permet d’évoquer l’union des amants et l’extase à l’aversion.
Tout d’abord, le teste donne lieu à une scène d’amour paradoxale.
Le passage est composé de trois parties : le premier paragraphe est consacré au baiser, le chant du rossignol occupe les quatre paragraphes suivants, puis deux paragraphes sont consacrés au retour des jeunes gens à Bezons.
Dans le premier paragraphe, Henriette est sous le charme de l’émotion et du désir. La douceur et l’Harmonie de la nature ont suscité en elle des réminiscences : les amours de Roméo et Juliette ; son cœur se liquéfie au début du texte : « la jeune fille pleurait toujours ». Le chant, le soleil, la nature, la magie de l’eau ont éveillé en elle des sensations insolites (= non connues) ; elle est « pénétrée » de sensations très douces, la peau chaude est piquée de « chatouillements inconnus ».
La suite de ce premier paragraphe est consacrée à l’expression violente du désir d’Henri qui profite de l’émotion d’Henriette : l’adverbe « brusquement », les mots de liaison tel que « mais », « alors » et la succession des passées simples soulignent la précipitation de l’action. On relève beaucoup de verbes d’action (« baisa », « rejeta », « s’abattit », « poursuivit », « attacha », « rendit», « tomba ») ; il s’agit d’une de corps à corps qui n’a rien de poétique et d’éthéré. On est à la limite du viol. Le rythme est accéléré. On a fini d’écouter le rossignol tranquillement. La ponctuation participe également à cette accélération. Le rythme est haché. Il reprend de l’ampleur dans la