Commentaire composé
Introduction :
Nous allons étudier un passage de l’œuvre de Rabelais Gargantua qui forme le chapitre XIX. Ce chapitre s’intitule La harangue de maistre Janotus de Bragmardo faicte à Gargantua pour recouvrer les cloches. Ce passage se situe après que Gargantua eut « emprunté » les cloches de Notre-Dame. Comme son titre l’indique nous avons à faire à une harangue, livrée dans son intégralité dans un chapitre qui lui est spécialement dédié. Elle est formulée par un émissaire devant des auditeurs disposés à écouter. Ce personnage se nomme Janetus et il vient réclamer les cloches dans un état un peu éméché.
Développement :
L’auteur résume dans ce chapitre par l’intermédiaire de Janotus de Bragmarde, la bêtise et la suffisance qu’il accorde à la Sorbonne (on se souvient des différents que Rabelais avait avec la Sorbonne). Il attribut donc à ce personnage des paroles démesurées. Et cette démesure (négative) qui s’inscrit dans le contenu du discours, s’inscrit aussi dans la forme de la harangue.
I- L’enjeu critique
a) La harangue
Cette harangue (une harangue c’est généralement un discours qui est fait à une assemblée pour une personne élevée en dignité ; mais ici cela désigne plutôt un discours ennuyeux, une longue remontrance) a un enjeu critique. Celui de montrer le danger que peut représenter un usage détourné de la parole, car ici nous sommes en présence d’un discours très décousu et ambiguë. L’intérêt de cette harangue où tout, nous allons le voir, est privé de mesure, et qu’elle est en fait particulièrement travaillée. En effet nous pouvons voir page 175 que Janotus l’a méditée pendant 18 jours « il y a dix huyt jours que je suis à matagra boliser ceste belle harangue ».
b) La satire des clercs
La satire des clercs est évidente lorsque l’auteur nous fait part de son argumentation : il ne pense qu'à ses saucisses et à ses chausses : « Si vous nous les rendez à ma requeste, je y guaigneray six pans de