CONTES BETSILEO Voici cinq contes betsileo collectés auprès de deux conteurs : Ralaza Alphonse et Marie Esther, entre le 16 et le 20 février 2006, à Ambositra. Ambositra est le chef lieu de la région d’Amoron’i Mania, qui constitue la partie nord du pays betsileo et dont l’ethnie et la langue s’appellent le Betsileo Tavaratsa (Betsileo du nord). De fait, ce que l’on appelle le pays betsileo - région australe du plateau central de Madagascar - est divisé en deux, le nord et le sud ; la partie nord est formée par les districts d’Ambositra, Fandriana, Manadriana, Ambatofinandrahana ; et le sud, par les districts d’Ambohimahasoa, Fianaratsoa I (c’est dans cette région que siège l’université de Fianarantsoa), Fianarantsoa II, Ambalavao, Mahasoabe.
Ces contes inédits, recueillis sur le terrain par nos soins, ne prétendent pas refléter l’ensemble de l’univers matériel et imaginaire betsileo, on n’y trouvera pas non plus tous les thèmes de la culture betsileo tavaratsa. Ils ont été recueillis, pour les besoins de cette anthologie, afin de témoigner d’une tradition et d’un art permettant aux parents d’utiliser les contes pour instruire et éduquer leur descendance. Ces contes, des hommes et des femmes en gardent la mémoire et les diffusent lors des takariva amoro-patagna1 afin que ce qui a été séminal et fondamental pour leur génération le soit en retour pour les générations suivantes. Les contes participent donc d’un lien identitaire et généalogique.
Ainsi, l’histoire d’Ikalatsara mandagno rano zavona met les enfants en garde contre les apparences trompeuses : on dira mot à mot que le conte enseigne à voir clair. L’aventure d’Ikotofetse sy Imahakaha, tirée d’une série populaire de contes mettant en scène ces deux personnages farceurs, voire escrocs et paresseux, enseigne qu’il ne faut pas se laisser tromper pas les belles paroles souvent vaines. Rangahibe sy Ravoay et Raikobe Andriakoromamba, extraits du riche bestiaire betsileo, ne traite pas simplement du