Commentaire de document sur la plantation d'ulster (1610)
Introduction. Au début des années 1600 demeure toujours cette opposition entre centre et périphéries qui a constitué un enjeu majeur aux diverses entreprises tenues par la Couronne d’Angleterre tout au long du XVIès. L’Irlande, justement, fait partie de ces périphéries convoitées : étudier l’Irlande à l’aube du XVIIès, c’est l’étudier en cours de rapprochement à la fois politique, économique et culturel avec l’Angleterre. Les juristes anglais fidèles au roi d’Angleterre, en écrivant ces contrats juridiques, prennent soin d’y intégrer des clauses restrictives très détaillées, destinées à organiser précisément ces nouvelles relations entre l’Irlande et l’Angleterre. En 1610, le roi Jacques Ier est roi d’Angleterre et roi d’Irlande depuis sept ans, ainsi, et cette dernière est déjà intégrée dans le système politique anglais. Mais la « fuite des comtes » rebelles de 1607, c'est-à-dire la fuite des chefs des terres de l’Ulster comme O’Neill et O’Donnell, qui ne parviennent pas à étendre géographiquement leur révolte au-delà de l’Ulster, laisse cette région du nord de l’Irlande sans leader. C’est l’occasion pour le roi de confisquer les terres des exilés et d’organiser leur colonisation par des Anglais et des Ecossais fidèles à la Couronne : c’est l’instauration de plantation d’Ulster, après d’autres plantations trop peu efficaces qui ne demeurent pas. Pour garantir, cette fois, l’ancrage dans la durée de la plantation, et éclairer les colons britanniques sur leurs nouvelles fonctions en Ulster sont décrites en premier lieu leurs attributions, c'est-à-dire leurs privilèges matériels, puis leurs devoirs ; autant de clauses qui veillent à garantir l’apaisement d’une province traditionnellement considérée comme rebelle tout en affirmant l’autorité de la Couronne sur celle-ci. L’île au XVIès éprouve donc une centralisation administrative, une conquête militaire avec installation de peuples et une politique d’anglicisation qui