Commentaire de la lettre 1 des liaisons dangereuses - laclos
Après la préface qui annonçait une oeuvre provocatrice, on se retrouve un peu déstabilisé en lisant la première lettre. En effet, celle-ci est écrite par une jeune fille naïve (Cécile de Volanges) à une amie et semble tout à fait innocente... On y retrouve les règles convenant à une jeune fille de cette époque et rien ne paraît choquant à première vue. Cependant, on découvre, en lisant plus en profondeur, que l’auteur introduit les premières failles de cette façade vertueuse (abordées dans la préface) et construit déjà une image critique de la société.
I - Une lettre innocente...
- les règles classiques de la correspondance sont respectées (date, présence du « je », « Je t’écris », lieu et temps très précis, verbes aux présent) ce qui montre la préoccupation de l’auteur à jouer le jeu des lettres réelles et de la polyphonie narrative. Une lettre composée en deux parties
- présentation de sa nouvelle vie sur un ton un peu fanfaron à une amie de couvent
- une anecdote en contraste où elle se ridiculise.
- un personnage naïf :
- elle est jeune, sort du couvent et ne connaît rien de la vie : comment pourrait-elle être conduite vers le vice ? (décalage avec la préface)
- elle découvre avec émerveillement tous les privilèges de sa nouvelle vie (se vante de ses nouvelles possessions et de sa nouvelle liberté)
- elle se préoccupe de son mariage, sujet très important pour une jeune fille de l’époque
- elle ne veut pas paraître superficielle
- elle est ridiculisée gentiment, ce qui ne l’annonce absolument pas dangereuse (anecdote déshonorante avec le quiproquo, ironie ligne 64, suspense soutenu tout au long du texte pour n’arriver qu’à une pauvre fin...)
- une adulte encore enfant (ligne 10, 65, « Maman »...)
c’est un personnage type de la bonne société de l'époque (la jeune fille de bonne famille découvrant la société, pureté non encore souillée). A première vue, cette lettre semble donc innocente. Elle est écrite sur le ton de la confidence, tel