Commentaire de la scène 8 Acte III d'Andromaque
a. Le récit que fait Andromaque de la dernière nuit de Troie est particulièrement précis et organisé.
Étudiez les différents mouvements de ce passage et montrez que l'héroïne revit et met en scène
son propre souvenir.
1. • v. 992-996, p. 80-81 : les morts cruelles d'Hector et de son père.
2. • v. 997-1005, p. 81 : élargissement et évocation de la dernière nuit de Troie.
• v. 997-998 : élargissement avec évocation de la nuit en général.
• v. 999-1002 : focalisation sur la figure de Pyrrhus.
• v. 1003-1004 : nouvel élargissement avec évocation d'un univers sonore.
• v. 1005 : focalisation sur la figure d'Andromaque.
3. • v. 1006-1011, p. 81 : bilan et prise de décision.
• v. 1006-1008 : bilan, marqué par la répétition anaphorique de « voilà », avec retour progressif à
la réalité présente.
• v. 1009-1011 : prise de décision, marquée par le « non ».
Il s'agit donc bien d'une évocation organisée, avec des personnages principaux (Hector, Priam, Pyrrhus,
Andromaque), des figurants (les « frères morts » v. 1001, les vainqueurs, les mourants) et un décor (la
nuit, les « palais brûlants » v. 1000). Andromaque revit et revoit la scène en même temps. Elle est
à la fois actrice et spectatrice, puisqu'elle s'objective, au vers 1005, en parlant d'elle à la troisième
personne. C'est également ce que suggère l'expression « s'offrir à ma vue » au vers 1006.
b. C'est une Andromaque submergée d'émotion qui relate dans cette tirade la destruction de son
peuple. En dégageant les procédés par lesquels le personnage s'implique dans son propre récit, et
en vous appuyant sur les figures de répétition, vous vous demanderez comment se manifeste son
émotion. L'émotion du personnage transparaît à travers :
— l'emploi répété de l'interrogation (marque affective) dans les cinq premiers vers ;
— les nombreuses répétitions anaphoriques (« dois-je oublier » v. 992 et v. 993, « songe » v.