Commentaire de tacite
Juvénal fait partie de la famille des auteurs satiriques avec ses Saturae. Il vécut à la fin du Ier siècle et au début du IIe siècle après Jésus-Christ, ce qui fait de lui un héritier de la tradition satirique, genre romain propre. La satire est une critique des comportements ridicules ou des “vices” de la société contemporaine de son auteur. La satire se présente sous diverses formes dans l’histoire littéraire. Elle apparaît sous forme de vers qu’on appelle “épigrammes”. Lucillius est le premier à les appeller Saturae, car ils sont un “mélange”, où les sujets abordés sont divers et variés.
Horace au Ier siècle avant Jésus-Christ, puis par Juvénal deux-cent ans plus tard s’inscrivent dans la tradition en reprenant la dénomination de Saturae. Mais la satire n’est pas qu’une forme, c’est aussi une verve qu’on retrouve chez Catulle et Sénèque pour des critiques directes de certains de leurs contemporains. On retrouve aussi cette tonalité dans le Sati(y)ricon de Pétrone dont le titre est transparent.
Tous ces auteurs travaillent à critiquer la société dans laquelle ils vivent et la qualifient de société décadente. Les vices seraient innombrables, en particulier le luxe, c’est-à-dire l’étalage des richesses, ainsi que la luxure: la débauche à proprement parler. Au final, c’est une époque jugée décadente que critique Juvénal ainsi que ses prédécesseurs. Le luxe est un thème très exploité par les auteurs satiriques. On y critique les comportements et les coutumes d’hommes richissimes, souvent des parvenus, anciens hommes modestes voire affranchis. L’argent est même cause de la dépravation de certaines moeurs selon Juvénal “Prima obscaena pecunia”(v.288) et “turpi fregerunt saecula luxu diuitiae molles” (v. 209-300).
Les auteurs passent aussi par la description d’immenses festins, critiquent le fait que certains convives touchent à peine aux plats qu’on leur présente. Horace dans sa huitième satire décrit un festin et ses innombrables