Commentaire de texte : charlotte delbo
Charlotte Delbo, Auschwitz et après, tome 2, « une connaissance inutile », chapitre « la soif ».
INTRO :
Charlotte Delbo est née le 10 août 1913 à Vigneux sur Seine. Elle fait partie des jeunesses communistes avant de devenir l'assistante de Louis Jouvet ( metteur en scène des pièces de Giraudoux notamment). Elle participe à un réseau de résistance et est arrêtée le 2 mars 1942 avec son mari, Georges Dudach. Il sera fusillé au Mont Valérien, le 23 mai 1942.D'abord emprisonnée à la Santé, elle sera déportée à Auschwitz, par le convoi du 24 janvier 1943.Elle est l'une des 49 femmes rescapées de ce camp et portera, le reste de sa vie, le numéro 31661 tatoué sur le bras. Libérée en 1945, elle travaille pour l'O.N.U. puis à partir de 1960, pour le C.N.R.S. tout en menant une carrière littéraire. Elle meurt en 1985.
Son œuvre principale se compose de la trilogie intitulée Auschwitz et après, qui se divise en trois tomes. Ecrite à sa sortie des camps en 1945, Charlotte Delbo ne décide de la faire publier qu’en 1970. Son écriture particulière, composée d’une sobriété remarquable et d’une intertextualité importante, est l’un des seuls témoignages de femmes sur la déportation.
Ce passage, extrait du tome 2, décrit une des souffrances les plus horribles suivant Delbo : la soif. En effet, ce traumatisme du corps et de l’esprit devient un topos dans l’œuvre delbotienne car on le retrouve à de nombreux passages. Mais cet extrait expose également un des problèmes de l’écriture concentrationnaire : faire partager à son lectorat une expérience hors de commun et dont on ne connait les souffrances.
Ainsi, nous pouvons alors nous demander comment l’écriture de Charlotte Delbo permet de communiquer l’inénarrable à travers la description d’une souffrance particulière.
Pour répondre à cette question, nous utiliserons un plan ternaire suivant les axes suivants ; dans un premier temps, nous nous attacherons à la description de la souffrance, puis