Commentaire de texte du contrat social livre i chap 8
2388 mots
10 pages
Les lois de l’Etat sont vues par les uns, comme des contraintes imposées à l’homme qui viennent porter atteinte à sa liberté. C’est le cas des anarchistes, comme Bakounine, pour qui « Là où commence l’Etat la liberté cesse et vice-versa ». Mais elles sont vues par les autres, comme ce qui permet de garantir au sein d’une société ordre et coexistence des libertés. Mais il faut bien avouer que même dans ce cas, on reconnaît que si la liberté est certes garantie par les lois, ce n’est qu’une liberté partielle et limitée par ces mêmes-lois. Alors peut-on vraiment en obéissant aux lois être pleinement libre ? Rousseau, dans ce chapitre 8 de Du contrat social, objet de notre explication, soutient que cela est possible et que nous avons tout à gagner à entrer dans un Etat civil et rien à perdre, y compris concernant la liberté qui ne serait, selon lui, que par l’Etat civil. Pour le démontrer, il expose les changements dans la conduite humaine qu’entraîne l’entrée dans l’Etat civil aux lignes 1/3 et va jusqu’à assimiler ces changements à un vrai processus d’humanisation aux lignes 3/5 pour finir par la question de la liberté aux lignes 6 à 11. On pourra s’interroger sur la réalité de ce que l’homme gagne, selon Rousseau, à se soumettre à un Etat et à ses lois, Rousseau indiquant lui-même à la ligne 7 que ces gains sont conditionnels, puisqu’il précise « si les abus de cette nouvelle condition ne le dégradaient souvent au dessous de celle dont il est sorti ». Le texte s’ouvre donc aux lignes 1 à 3 sur une analyse du « passage de l’état de Nature à l’état civil. L’état de nature est un concept utilisé par les philosophies du contrat social, pour penser l’homme avant l’entrée dans l’Etat et pour tenter d’envisager les raisons pour lesquelles les hommes ont accepté ou ont été contraints (Hobbes) d’y entrer et par là les raisons d’être de l’Etat civil et donc ses buts et missions. L’état de nature n’est pas un état historique, ce n’est qu’un état