Alors que l'auteur est Directeur Général des Finances depuis deux ans, poste spécialement créé pour lui qui, protestant et étranger, ne pouvait donc de ce fait accéder au poste de Contrôleur Général des Finances, il publie ses Mémoires au Roi sur l'établissement des provinces royales. Jacques Necker (1732-1804) est un financier genevois, qui en conséquences de ses activités spéculatives parisiennes devint immensément riche à partir de 1765. De ce fait, il ne tarda pas à s'investir dans les affaires publiques, faisant de nombreux prêts à l'état français. Ainsi, il fut nommé ministre de Genève en 1768, et enfin accéda au Conseil, derrière la fonction évoquée plus haut en 1776. Mais à partir de 1777, l'officiel Contrôleur Général des Finances, Louis Gabriel Taboureau des Réaux, homme effacé dont le pouvoir appartenait déjà à Necker, démissionne. Il ne fut pas remplacé. Le banquier genevois engagea donc une série de réformes sur les plans administratif, avec la mise en place d'administrations provinciales, social, avec une politique à la fois d'emprunt et de budget en équilibre, et financier, avec une pleine intervention de l'état dans la vie du pays, mais de manière beaucoup moins brutale que son prédécesseur, Turgot, dont il était d'ailleurs politiquement l'exacte opposé. Necker était largement pour l'intervention de l'état dans l'économie, ce que l'on peut d'ailleurs distinguer dans son Essai sur la législation des Grains, dans lequel il dénonce la liberté de ce commerce, qui selon lui n'est pas appropriée. Mémoires au Roi sur l'établissement des administrations provinciales, est un essai politique dans lequel Necker s'adresse directement à Louis XVI, Roi de France depuis 1774. Alors qu'à l'époque une généralité était gouverné par un intendant, seul et nommé par le Roi, Necker dénonce ce système dans lequel les locaux ne sont pas mis à contribution, et où l'intendant n'est pas, selon lui, toujours d'une grande compétence. Il expose d'abord le mode de fonctionnement