Commentaire de texte

L'Éducation sentimentale, G. Flaubert,
Partie III, Chapitre 5

Roman d'apprentissage renouvelé l'Éducation Sentimentale présente de nombreux personnages plus recherchés et profonds que chez les précédents du genre. Influencé par le romantisme mais définitivement réaliste, Flaubert nous livre dans son roman le regard désinvolte de son héros sur les évènements pourtant importants de son époque. A la fin de la troisième partie, l'auteur amorce la fin de son œuvre ; après la faillite et la fuite de M. Arnoux, Frédéric, tour tour déçu par ses maitresses Rosanette et Mme Dambreuse, repart pour Nogent. Dans le train, il évoque son passé et particulièrement sa relation avortée avec Louise. A son retour sur Paris, il assiste la fin du coup d'état de Louis Napoléon Bonaparte et la mort de son ami Dussardier. Comment, en écrivant l'épilogue de deux personnages particuliers, l'auteur annonce l'avance la fin de l'histoire ? Pour répondre cette question, nous étudierons les aspects empruntés au conte, ainsi que le comportement de Frédéric, pour considérer l'amorce du dénouement du récit.

L'extrait commence par l'évocation de Louise par Frédéric, le topos littéraire de la rêverie est traité avec lyrisme. La rêverie de Frédéric est alimentée par le paysage qui défile devant ses yeux, et ponctué de ses propres réflexions. Louise représente l'idéal de la vie conjugale simple et humble auquel devrait aspirer le héros. Cependant, elle est en contradiction avec sa vie parisienne, c'est « une paysanne », mais qui lui apporterait le bonheur (« mais si bonne », l.3-4). Ainsi, elle semble être le but de son voyage à Nogent, comme le narrateur l'annonce lui même à la ligne 5. Le paysage est propice raviver la mémoire de Frédéric, moyen couramment utilisé pour la rêverie romantique. Le souvenir de la promenade au soleil, et les sentiments qui reviennent à Frédéric sont des topos du romantisme, le style direct employé par le narrateur pour transmettre les