commentaire de i have a dream
Ce jour-là, une marche sur Washington "emplois et liberté" s’achève en meeting devant le célèbre mémorial de Lincoln, l’homme qui a fait abolir l’esclavage un siècle plus tôt (1863). Il l’a payé de sa vie, assassiné comme Martin Luther King le sera à son tour, en 1968. Mêmes causes, mêmes effets.
Un rendez-vous avec l'histoire
Les grands discours sont ceux qui se saisissent des circonstances. Des discours, King en a fait des centaines. Pasteur, prêcheur, pétri de culture religieuse et classique, il se sait grand orateur. Mais les gens le connaissent surtout comme activiste. Rares sont ceux qui ont eu l’occasion d’entendre un de ses discours en entier. Certes, il n’est qu’un parmi 16 intervenants et il n'a que 5 minutes. Mais il va parler devant 250.000 personnes et les télévisions ont fait le déplacement. C’est toute l’Amérique qui va l’écouter. Il a rendez-vous avec l'Histoire.
La tension est extrême dans le pays. King va s’adresser à des publics divers, des Noirs qui ont la rage, d’autres découragés, des Blancs solidaires mais d’autres qui ont peur ou qui haïssent les Noirs. Il doit frapper fort. La veille au soir, il l’a dit à son entourage [1], il veut se hisser au niveau d'Abraham Lincoln dans son "adresse de Gettysburg", le discours sur l'unité du pays.
Un message fort et cohérent
Pas besoin de lui énoncer les règles rhétoriques, King les connaît : structure cohérente, message fort, présence et équilibre entre le logos, l’ethos et le pathos. Et de l’espoir.
Une structure cohérente : King commence par le récit de l’enfer vécu par les Noirs que beaucoup Blancs