Commentaire de l'arrêt du 7 mai 2004 : L'image du bien
Jeudi 14 mars 2013
Commentaire d'arrêt : Cour de cassation, assemblée plénière 7 mai 2004
C'est dès 1789, dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen, que le droit de propriété est érigé en principe fondamental ; Principe dont la protection devient de facto nécessaire. Ainsi, ce droit fondamental a été consacré par le législateur à l'article 544 du Code Civil, au terme duquel « la propriété est le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu'on n'en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements ». Cependant, depuis le début des années 2000, le caractère exclusif du droit de propriété est remis en cause par la Cour de cassation. Dans un arrêt rendu le 7 mai 2004, la cour de cassation donne ainsi une interprétation moins absolutiste de l'article 544 du Code Civil. En l’espèce, la société SCIR Normandie a confié à une agence de publicité la confection de dépliants publicitaires, utilisés pour promouvoir une résidence immobilière en construction. Ces derniers comprennent, en sus des informations relatives à la future résidence, des photographies reproduisant la façade de l'Hôtel de Girancourt, classé monument historique. Or, la société SCP hôtel de Girancourt, propriétaire de cet immeuble, a assigné la société SCIR Normandie en justice, souhaitant obtenir réparation du préjudice subi du fait de l'utilisation de l'image de son bien, utilisation qui fût faite sans son accord préalable. La décision rendue en première instance nous est inconnue, mais a donné lieu à un appel. Ainsi, la Cour d’appel de Rouen a débouté la société de sa demande le 31 octobre 2001 en énonçant que « le droit de propriété n'était ni absolu ni illimité et ne comportait pas un droit exclusif pour le propriétaire sur l'image de son bien », de sorte qu’à elle seule, la reproduction de l’immeuble sans l’autorisation du propriétaire, ne suffisait pas à caractériser le préjudice de celui-ci. Le demandeur a