Les Lumières sont l’époque de la raison que l’homme doit pouvoir exercer librement pour accéder à une totale indépendance intellectuelle, morale et spirituelle. Laclos, à travers son œuvre épistolaire, Les Liaisons dangereuses, publié en 1782, met en scène toute cette philosophie. Dans cet extrait, il s’agit d’une lettre du Vicomte de Valmont à la marquise de Merteuil écrite le 5 août 17**. Celui-ci répond à une requête de son amie qu’elle lui avait faite la veille par courrier. Ordre était de conquérir Cécile Volanges afin qu’elle ne soit plus promise au comte de Gercourt et que la marquise n’en devienne pas la cousine. Mais c’est un refus que le vicomte oppose à son amie. A partir de là, on pourrait se demander quel autoportrait de Valmont cette première lettre du personnage nous donne t elle à lire ? Pour répondre, nous verrons successivement en quoi le Vicomte se présente comme un conquérant, un libertin mais aussi comme un homme d’esprit.

Valmont dans son premier courrier à la marquise de Merteuil tient un discours digne d’un conquérant empruntant un langage guerrier, à la recherche de la gloire Tout d’abord, à travers cette lettre, Laclos nous donne à voir un combattant, n’ayant peur de rien. En effet, cela se traduit dans le texte par le champ lexical du « soldat » extrêmement présent du début à la fin de l’extrait avec les termes « conquérir », « carrière », « conquérant, », « projet », « ennemi » et « attaque ». Puis, Valmont apparaît ici comme supérieur et dominant par rapport à la marquise de Merteuil comme on peut le voir avec l’emploi de l’impératif dans « Ne vous fâchez pas, et écoutez-moi ». L’emploi du futur de projection comme « votre ami sera », « il les réunira », « vous serez », et « vous direz » ne laissent aucune trace de doutes dans son discours du Vicomte et mène à voir un personnage sûr de lui et confiant en l’avenir ; De plus, Valmont présente le fait de « conquérir » comme son « destin ». Il ne peut donc pas y