Commentaire des "Martyres" in Les Châtiments -1853- Hugo
En quoi le poème se caractérise-t-il par un registre polémique ?
I- Un tableau pathétique
a) Une déshumanisation de la femme : dernière strophe
Etat de lassitude : accentuation par le rythme binaire : « malades », « verrouillées »
Décor en adéquation avec l’état de dénuement dans lequel elles sont : « sans vêtements, sans pain », à nouveau rythme binaire qui met en relief le nouveau statut auquel elles accèdent.
Aux vers 7 et 8 de la dernière strophe : martèlement du traitement inhumain qu’on leur inflige à travers l’assonance nasale [õ] « Toulon », lieu de départ vers l’exil pour les bagnards, « le fourgon » : le moyen de transfert, enfin « le ponton », le quai de départ vers la mer et l’exil suivi d’un rejet « Les prends » qui met en valeur l’aspect vorace de la prison, déjà présent à la strophe 2 : cf. v.7 : « les dévore ».
Rythme ternaire qui accentue l’état de privation, de dénuement et d’abnégation devant l’intolérable : « sans air, sans jour, sans pleurs, dans l’œil », préposition de sens privatif « sans ». Tout ce qui est nécessaire à la survie matérielle et intellectuelle de l’individu est banni : air, jour (perte des notions spatio-temporelles) et pleurs qui renvoie à un refus de sensibilité : animalisation.
b) Une anecdote en guise d’exemple qui offre un dénouement terrible
Article indéfini qui désigne une femme parmi d’autres : « mère sacrée » : expression superlative >< « l’Afrique abhorrée ». Refus de la part des brigadiers d’accepter les adieux des enfants à leur mère : registre pathétique accentué par le polyptote : « on les chassa » et « la mère les vit chasser » avec une forme active du verbe qui souligne l’impuissance des enfants et de la mère devant la force et les représentants de l’ordre.
c) Une personnification, voire animalisation de Saint-Lazare : l’hospice parisien devenu un lieu de détention
« Saint-Lazare/Les reçoit, les dévore et, quand revient leur