Commentaire discours jean louis nadal
Le 7 Janvier 2011, M. Jean Louis Nadal prononce un discours pour la rentrée solennelle de la Cour de Cassation. Le Procureur Général devant quitter ses fonctions pour la retraite dans 6 mois en a profité pour souligner les dysfonctionnements structurels de la justice, condamner les faits de politisation de l’ordre judiciaire ayant animé l’actualité de l’année écoulée. J.L. Nadal donne une définition de la justice, qui permettra de guider la suite de son raisonnement. Selon lui, la justice doit « fixer les repères qui viennent de la loi pour donner force et contenu au pacte social d’une société moderne et démocratique ». Ce qu’il reproche ainsi, c’est qu’aujourd’hui quand certaines institutions remettent en cause, à des fins démagogiques les principes fondamentaux de l’Etat de droit (comme par exemple le principe de présomption d’innocence). Sur le statut du parquet, il ajoute à son défaut d’indépendance et d’impartialité rappeler par la Cour de Strasbourg, le problème résidant dans sa nomination par le pouvoir exécutif. Dans quelle mesure les atteintes portées à l’Etat de droit dénoncées par Nadal sont – elles juridiquement justifiées ? Et quelles solutions peuvent – elles être apportées à de telles dérives ? En réponse aux attaques interposées par les pouvoirs exécutif et législatif, J.L Nadal dénonce une prise de position anticonstitutionnelle se fondant sur le principe de séparation des pouvoirs de l’article 16 de la DDHC1(I). L’impartialité et la responsabilisation de l’ordre judiciaire sont les éléments clés d’un état garantissant les libertés des citoyens (II). I. Les atteintes portées à la Constitution entrainant la dégradation de l’Etat de droit
Dans son discours, J.L. Nadal dénonce les coups portés à la justice, le mépris affligé au principe de séparation des pouvoirs au détriment du pouvoir judiciaire (A) et le statut du ministère public français sanctionné par la Cour européenne des droits de l’homme (B) qui sont autant d’obstacles