commentaire DOM JUAN acte I, scène II
Nous allons à travers cette étude démontrer l’originalité de la tirade de Dom Juan.
Tout d’abord, nous analyserons la vision de l’amour de Don Juan, ensuite nous étudierons le portrait d’un libertin et pour finir, nous verrons la maitrise du discours de Don Juan.
Dans cette tirade, Dom Juan expose sa vision de l’amour. Après avoir vivement critiqué la fidélité, il fait l’éloge de l’inconstance, puis compare ses conquêtes amoureuses à des conquêtes militaires.
Ce passage s’ouvre sur une vive critique de la fidélité. La fidélité est dénoncée par Dom Juan comme un emprisonnement, une servitude volontaire. On relève des verbes faisant référence à la servitude et à la contrainte : « qu’on se lie », « qu’on renonce ». La fidélité est une considérée comme une privation. C’est ce que révèle levocabulaire à connotation négative et les phrases à la forme négative : « tu veux qu’on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu’on renonce au monde pour lui, et qu’on n’ait plus d’yeux pour personne ? ». Cette privation est d’autant plus insupportable qu’il s’agit d’une privation précoce comparée à une mort prématurée. On observe le champ lexical de la mort : « on renonce au monde », « s’ensevelir » « être mort dès sa jeunesse ». L’antithèse dans cette dernière expression (« mort » et « jeunesse » sont rapprochés) met en relief le caractère insupportable et contre-nature de la fidélité. La doctrine amoureuse de Dom Juan se résume à cette phrase clé : « Tout le plaisir de l’amour est dans le changement ». Le changement est l’essence même de l’amour, de la passion. Il ne peut y avoir d’amour sans nouveauté et sans multiplication des conquêtes car « lorsqu’on en est maître une fois, il n ‘y a plus rien à dire ni rien à souhaiter ». Pour Dom Juan, l’amour n’est envisagé