Dom Juan est une pièce de théâtre en cinq acte, qui décrit l’histoire du personnage éponyme, un libertin ne respectant ni morale, ni religion, et séduisant chaque femme qui l’attire avant de les rejeter, aussitôt ses sentiments éteints. Cette comédie, à la fois classique et baroque, a été écrite par Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, et fut représenté pour la première fois le 15 février 1665 à Paris. Molière (1622-1673) est un dramaturge, comédien et chef de troupe français qui s’est notamment illustré sous le règne de Louis XIV. L’extrait que nous étudierons dans ce commentaire est la scène 6 de l’acte IV. Done Elvire vient y exprimer une dernière fois ses sentiments à son époux, Dom Juan, et le prévenir contre la justice céleste qu’il risque de subir. La scène se présente sous la forme d’un dialogue entre Done Elvire et Don Juan. Les registres tragiques et pathétiques dominent la scène. Nous nous demanderons en quoi les deux registres précédemment cités apparaissent dans le texte.

Ainsi, nous verrons d’abord le registre pathétique, avant de traiter le registre tragique.

Tout d’abord, cette scène contient une importante part émouvante, c’est à dire avec la présence du registre pathétique. En effet, le personnage de Done Elvire personnifie parfaitement cette émotion car elle change de point de vue vis-à-vie de Dom Juan, son époux qui l’a trompée et abandonnée. Alors qu’un peu plus tôt dans la pièce (acte I ; scène 3), Done Elvire exprime sa colère envers le libertin, on assiste ici à un revirement de situation. À la ligne 9, la femme annonce que « ce n’est plus cette Done Elvire qui faisait des voeux contre vous, et dont l’âme irritée ne jetait que menaces et ne respirait que vengeance » qui vient parler à Don Juan. L’utilisation de la 3° personne du singulier et du démonstratif « cette » montre bien qu’une césure s’est produite dans le comportement de Done Elvire depuis la dernière conversation des deux époux. Ce revirement est