Commentaire Dom Juan
- Molière a choisi de terminer sa comédie sur une note plus grave.
- Pour marquer ce changement, il n'hésite pas à faire de la mort de Dom Juan un moment grandiose, spectaculaire pour frapper l'esprit des spectateurs. Pour cela, il mobilise d'importants moyens scéniques (des "machines") : reprendre ce qui a été dit plus haut (question 1) sur Dom Juan. Les personnages de l'au-delà sont censés effrayer les gens (un spectre qui se transforme en allégorie du temps et de la mort), une statue vient prendre Dom Juan par la main.
- Cette mise en scène effrayante est soulignée par les remarques de Sganarelle qui ne cesse de s'étonner et de crier (noter les exclamations et les questions). Dom Juan, au contraire, veut rester calme.
- Les paroles de la statue ("Arrêtez, Dom Juan, vous m'avez hier donné parole de venir manger avec moi.") doivent aussi paraître lugubres. Elles sont prononcées par l'image d'un mort.
- Enfin, dernière manifestation et comble de l'horreur, il y a une gradation dans ce dénouement, le tonnerre (penser à Zeus). C'est Dieu qui s'exprime, mais il était interdit de le nommer au théâtre. Après le grondement de la voix divine, la terre s'ouvre : l'Enfer accueille enfin Don Juan. C'est une scène digne de l'Apocalypse qui doit ébranler le personnage et faire trembler le spectateur. La comédie est devenue tragédie, le rire le cède à la terreur.
- Sganarelle qui réclame ses "gages" (son salaire) semble là pour faire rire, mais il n'est pas sûr que cette remarque soit si comique : le valet, désormais seul, est bien "malheureux".... Peut-être pleure-t-il aussi sur son maître. Après la terreur, la pitié... les deux sentiments principaux que devaient faire naître la tragédie.
2 Une fin morale ?
- Molière se devait de faire un fin morale. Son personnage était suffisamment immoral pour qu'il le sacrifie de façon spectaculaire à la fin de la pièce. La punition de Dom Juan était un dénouement