Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, est né en 1622 et est mort de maladie en 1673. Il est le plus grand auteur de comédies du XVIIème siècle, l’époque du Classicisme. Très jeune il décide de devenir comédien, puis écrit des comédies, qui font souvent l’objet d’attaques dues à la critique poussée de ses pièces de théâtre. Il écrit Dom Juan en 1665. C’est une pièce de théâtre comique. Son personnage principal, Don Juan, est un libertin, c’est-à-dire un homme qui aime séduire un grand nombre de femmes et qui recherche les plaisirs de l'amour sans se soucier de la morale. L’action de la pièce se déroule en Sicile. Après avoir abandonné Done Elvire qu’il avait pourtant fait sortir du couvent pour l’épouser, il part en quête de nouvelles aventures amoureuses. Il promet alors le mariage à Mathurine, une jeune paysanne. Mais il rencontre Charlotte, à qui il demande aussi de l’épouser. La pièce correspond au moment où Mathurine revient et qu’elle surprend Don Juan en compagnie de Charlotte. Nous allons nous demander par quels procédés théâtraux Molière dénonce le libertinage amoureux dans ce passage. Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps la scène de farce dont il est question. Dans un second temps, nous présenterons l’ambiguïté du rire dans cette pièce.
Dans ce passage comique, Molière a créé une scène de farce, avec une situation à priori impossible à gérer.
Don Juan se trouve en face de Charlotte et Mathurine, deux femmes qu’il a séduit, et il gère la situation compliquée à laquelle il est exposé grâce à son dialogue. C’est un comique de situation. Ce passage se rapproche de la farce, car elle tourne autour d’une tromperie ayant pour trompeur Don Juan et pour dupes Charlotte et Mathurine. Les deux femmes se disputent Don Juan, chacune croyant être la seule qu’il aime. On remarque une métaphore à la ligne 43 : « Holà ! Charlotte, ce n'est pas bien de courir sur le marché des autres. ». Don Juan utilise des apartés et parle à Charlotte et