Commentaire du bellay les regrets
Vu le soin1 ménager2 dont travaillé3 je suis,
Vu l'importun souci qui sans fin me tourmente,
Et vu tant de regrets desquels je me lamente,
Tu t'ébahis souvent comment chanter je puis.
Je ne chante, Magny, je pleure mes ennuisa,
Ou, pour le dire mieux, en pleurant je les chanteb;
Si bien qu'en les chantant, souvent je les enchante :
Voilà pourquoi, Magny, je chante jours et nuits.
Ainsi chante l'ouvrier4 en faisant son ouvrage4,
Ainsi le laboureur faisant son labourage,
Ainsi le pèlerin regrettant sa maison,
Ainsi l'aventurier en songeant à sa dame,
Ainsi le marinier en tirant à la rame,
Ainsi le prisonnier maudissant sa prison.
1 soin : synonyme de "souci".
2 ménager : concerne l'intendance, l'économie, la gestion de la vie quotidienne, fait référence à la profession de Du Bellay.
3 cf. étymologie : du latin médiéval trepalium « instrument de torture ».
4 ouvrier et ouvrage ont le même étymon (= mot attesté ou reconstitué qui sert de base à l'étymologie d'un terme donné. Source : T.L.F.I.) a asyndète. Sens : je ne chante pas, mais je pleure mes ennuis. b épanorthose (= définition par rectification).
Le commentaire :
Commentaire composé : les regrets de Joachim Du Bellay sonnet XII
Introduction
Joachim du bellay est né en 1522 à Lyrée en Anjou. Il est issu d’une grande famille de notables provinciaux de grand renom. Joachim Du Bellay est un grand poète français qui fait partie de la pléiade. Il a écrit de nombreux de nombreux recueil dont les regrets écrit de 1555 à 1557, alors qu’il séjourne à Rome auprès de son cousin, Du Bellay consigne impressions et commentaires sous forme de poèmes. Il en résulte un recueil de 191 sonnets en alexandrins, les Regrets et autres œuvres poétiques, publié la même année que les Antiquités de Rome.
Le sonnet dont je vais parler est le sonnet XII. Ce sonnet est un poème lyrique dan lequel l’auteur essaye de fuir son désespoir en