L'exposé, si j'ose m'exprimer ainsi, que je m'apprête à entamer risque d'être un peu bâtard. En effet, étant peu habile dans cet exercice, il m'apparait assez éloigné de que j'ai jamais tenté. Il semble pour autant qu'il s'agisse de délivrer à la fois une restitution de ma lecture du texte, mais aussi des critiques, des étonnements et des interrogations qu'elle aura suscitée en mon cœur. C'est donc, malgré mon ignorance, sous l'angle de cette critique littéraire que je vais rendre compte de ma lecture du De pictura d'Alberti. Auteur de livres divers, tant sur la littérature ou sur le droit, ayant touché à l'architecture, et bien sûr la sculpture et la peinture, Alberti est à l'origine d’une œuvre immense. Aussi m'est-il apparu judicieux de situer le De pictura dans son contexte et au sein de l'œuvre albertienne elle-même. Durant ses études, Alberti a côtoyé des humanistes célèbres, comme Biondo ou Barbaro. Il séjourna à Bologne, où on ne sait dire s’il y étudia le droit canonique ou non, à Rome, à Florence. C'est à Florence qu'Alberti découvre un prisme à la fois des plus talentueuses visions de l'art contemporain et une kyrielle de maestri aussi célèbres et illustres que les Antiques : Donatello, Brunelleschi, Della Robbia, Vasari. La Florence de 1435, pour Alberti, est le chef-lieu du renouveau créatif, émergence découlée d'un retour à l'antiquité gréco-latine. C'est dans ce contexte de foisonnement intellectuel, dans cette période qu'Alberti rédige le De pictura. Cette œuvre relevant de l’histoire de l’art et de la peinture est composée de soixante trois chapitres, structurés en trois parties. La toute première est nommée Les Rudiments. C’est la partie technique, scientifique, grâce à laquelle il dit « élaborer une théorie de la peinture », notamment celle de la perspective picturale. Il parle notamment des considérations euclidiennes en matière d’optique, considérations qu‘il utilise pour élaborer sa propre méthode, gorgée de mathématique et de géométrie,