Commentaire du poéme les phares de baudelaire
Rubens avec un champ lexical de farniente (oubli, paresse, oreiller) ouvre le défilé. Même les actions comme « aimer« sont niées, la vie n‘est que « biologique, mais non moins mystérieuse:
Rubens, fleuve d’oubli, jardin de la paresse,
Oreiller de chair fraîche où l‘on ne peut aimer
Mais où la vie afflue et s’agite sans cesse
Comme l’air dans le ciel et la mer dans la mer;
On se perd dans les mystères de « Léonard de Vinci, qui nous renvoient à notre propre mystère.
Léonard de Vinci, miroir profond et sombre,
Où des anges charmants, avec un doux souris
Tout chargé de mystère, apparaissent à l’ombre
Des glaciers et des pins qui ferment leurs pays
Avec Rembrandt, le mystère se fait pénombre habitée et l’éclair de lumière qui le traverse n’est pas le moindre mystère, de même que le crucifix. L’ordre des mots du deuxième vers est à l’image même de ce grand crucifix sur lequel le regard glisse.
Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures,
Et d’un grand crucifix décoré seulement
Où la prière en pleurs s’exhale des ordures
Et d’un rayon d’hiver traversé brusquement;
Michel-Ange n’apporte aucune réponse à ce mystère de la vie et de la mort, de l‘être et du non-être:
« lieu vague où l’on voit » […] « se lever tout droits
Des fantômes puissants qui dans les crépuscules
Déchirent leur suaire en étendant leurs doigts ;
Puget choisit d’autres modèles, une beauté ignorée, paradoxale, tombée dans la boue et qu’il « ramasse » :
Colères de boxeur, impudence de faune,
Toi qui sus ramasser la beauté des goujats
Grand cœur gonflé d’orgueil, homme débile et jaune,
Puget, mélancolique empereur des forçats;
A l’inverse Watteau va