commentaire education sentimentale
De « Ce fut comme une apparition… » à « … cria le sieur Arnoux, apparaissant dans le capot de l’escalier »
Le récit d’un coup de foudre
Frédéric Moreau, jeune provincial, part faire ses études à Paris. Sur le bateau, il rencontre (rencontre imprévue) Mme Arnoux, sans savoir, au moment où il la découvre, qu’elle est l’épouse de l’industriel bon vivant dont il vient de faire la connaissance. Il en tombe immédiatement amoureux – ce que Flaubert fait bien comprendre à son lecteur-, à travers un portrait de la jeune femme et une description des sentiments du jeune homme qui sont l’un des modèles de la scène du coup de foudre.
Une scène de rencontre réduite à son minimum
La rencontre repoussée
Flaubert joue avec les conventions de la scène de rencontre : la rencontre à proprement parler n’a lieu qu’à la fin du texte. Tout le reste du texte est consacré à la description de Mme Arnoux, mais il n’y a aucun contact entre les deux personnages.
Une ébauche de rencontre
Scène très courte : elle dit quelques mots et échange un regard avec Frédéric. Aussitôt la réalité, représentée par M. Arnoux, qui vient interrompre l’échange ébauché, fait irruption. Frustration du lecteur qui correspond à la frustration de Frédéric.
Les mots prononcés sont simples : juste une formule de politesse « Je vous remercie, monsieur ».
L’auteur ne donne que des indications très factuelles qui ne permettent en rien de caractériser l’échange qui a eu lieu : rien sur le ton de la voix de Mme Arnoux ou sur l’intensité de son regard, aucune analyse psychologique de la rencontre. Le lecteur se demande s’il s’agit réellement d’une scène de rencontre amoureuse.
La mise en scène du portrait
Point de vue narratif - Dans le portrait de la passagère, le point de vue dominant est celui de Frédéric (point de vue interne à la 3ème personne, Frédéric est sujet des verbes de perception « regarda, avait vu, considérait… » ),