Commentaire "enivrez-vous" baudelaire
D'abord, Charles Baudelaire, célèbre poète du XIXème siècle, a popularisé à travers ses œuvres le concept de « spleen », un sentiment d'ennui et de lassitude métaphysique de l'existence. Dans « Enivrez-vous », il y aborde les thèmes de la fragilité de la condition humaine, puisque mortelle par nature, ainsi que celui de l'ivresse, présenté comme un échappatoire à ce mal implacable.
Ainsi, dans ce poème, l'auteur déplore la mortalité de l'espèce humaine dans son ensemble face au temps. Nous évoquerons donc tout d'abord le temps perçu comme une souffrance, puis l'universalité de ce mal que Baudelaire décrit succinctement dans « Enivrez-vous ». Nous nous intéresserons en premier lieu à l'aspect du Temps comme un mal. D'abord, la personnification du « Temps » (l.3 et 18) traduit par l'emploi d'une majuscule au nom, dénote qu'il n'est pas entendu au sens commun de la mesure temporelle simple, mais comme une entité abstraite. La périphrase « l'horrible fardeau du Temps » (l.2 et 3) signifie clairement que, selon Baudelaire, le temps est un poids à porter pour l'homme car le temps n'a de cesse de lui rappeler sa condition humaine fragile et éphémère. Par ailleurs, la proposition subordonnée relative (au Temps) « qui brise vos épaules et vous penche vers la terre » (l.3 et 4) rappelle implicitement cette fragilité, car il s'agit là d'une définition de la vieillesse de l'homme, qui se rabougrit au fil des années sous le « poids » (décrit dans ce poème comme « fardeau », à [sup]porter) du Temps. On retrouve un parallélisme de construction entre « Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps » (l.2 et 3) et « Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps » (l.17 et 18), ce qui accentue le caractère néfaste du Temps. Egalement, le nom commun « esclaves » (l.18) et l'adjectif qualificatif « martyrisés » (l.18) se réfèrent sans ambiguïté au statut de l'homme en tant que « prisonnier vaincu » du