commentaire: extrait tiré du chapitre 23 de Thérèse Raquin
Dans cet extrait tiré du chapitre 23 de Thérèse Raquin, Zola montre l’intensité insoutenable qui n’a cessé d’augmenter entre Thérèse et Laurent depuis le meurtre de Camille. Une approche thématique nous permettra d’examiner comment Zola va créer une atmosphère dramatique.
L’extrait proposé oscille entre l’imparfait et le passé simple pour augmenter le suspense et le drame de la scène. En utilisant l’imparfait, temps de la description qui sert à ralentir l’action du passé simple, Zola peut créer une atmosphère pleine de tension. D’ailleurs, les phrases longues et avec plusieurs virgules (l. 8) illustrent bien l’effort que Thérèse et Laurent doivent produire pour lutter contre le fantôme de Camille, même si leur situation est plutôt interminable. Il y a aussi une forte tension entre les deux personnages, qui est accentuée ironiquement par Zola avec l’emploi fréquent des mots «leurs», «ils» et «les». Ce choix de langage souligne la réciprocité entre Thérèse et Laurent et donne une impression d’enfermement. Même si être «côte à côte sur le lit leur causait une sorte de répugnance» (l. 3), Zola montre qu’ils sont fatalement liés par leur crime.
Or, le fait que Zola commence la majorité des phrases dans l’extrait avec «ils» rend la focalisation du lecteur immobile- notre regard est constamment attiré sur ces deux personnages. Il existe une intensité insoutenable entre ces deux personnages- ils ressentent les mêmes choses au même moment, ce qui accentue le sentiment de fatalité. En plus, le narrateur omniscient a accès aux pensées intérieures de chacun d’eux. Thérèse et Laurent sont comme des personnages tragiques, dont le destin est déterminé par leur hérédité. Ce style de focalisation suggère que Thérèse et Laurent ne contrôlent pas complètement leurs propres actions, presque comme s’ils étaient des marionnettes.
L’idée de fatalité est un des aspects théâtraux qui sont présents à travers l’histoire et qui fait partie