Commentaire fable La Génisse, la Chèvre et la Brebis en société avec le Lion Chèvre
Jean de La Fontaine auteur du XVII ème siècle a écrit pas moins de deux cent quarante-trois fables, courts récits en vers ou en prose destinés à illustrer, de façon plaisante en utilisant le symbole animal, une leçon ou une question morale. On retrouve ainsi dans la fable de La Fontaine comme dans la littérature classique les deux ambitions qui doivent animer l'auteur ; le devoir d'éducation : docere, et l'art de plaire et de séduire : placere. La Fontaine se sert des animaux pour instruire les Hommes. Avec la fable La Génisse, la Chèvre et la Brebis en société avec le Lion, écrite en 1668, Jean de La Fontaine veut amener à réfléchir sur l'autorité politique du roi Louis XIV. Nous pouvons alors nous demander comment le récit se met au service du discours, en étudiant dans un premier temps l'art du conteur, avant d'analyser ensuite l'art du moralisateur.
Jean de La Fontaine peint ses semblables à travers des animaux. Aussi pour plaire et séduire les lecteurs, le fabuliste prête aux animaux les qualités et les défauts des Hommes qui leur ressemblent. Il use dans ses fables du symbolisme animal. En effet, c'est sur l'Homme et la société du roi Louis XIV que porte l'observation de La Fontaine, lorsqu'il met en scène les animaux. Il donne aux animaux le caractère qu'ils ont traditionnellement, en attribuant à ces bêtes un caractère en harmonie avec l'aspect physique et psychologique propre qui se révèle dans leurs actes et dans leurs paroles. Le Lion est, dans cette fable « le plus vaillant ». Par ailleurs, Jean de La Fontaine attribue à des animaux des qualificatifs qui s'appliquent habituellement aux êtres humains : « soeur » (vers 1), « seigneur » (vers 2). Le Lion représente le monarque orgueilleux, l'autorité quasiment divine qui méprise ses sujets, le souverain absolu (vers 2 «seigneur du voisinage » ) tandis que la Chèvre, la Génisse et la Brebis sont ici « des soeurs » incarnant les sujets