Commentaire : Jean Giraudoux, La guerre de Troie n’aura pas lieu, acte II, scène 2

Jean Giraudoux, diplomate et écrivain, a écrit de plusieurs œuvres de théâtre, certaines d’entre elles étant des réécritures de mythes ancien comme par exemple Electre, Amphitryon 38, ou bien La guerre de Troie n’aura pas lieu. Cette dernière, apparue en 1935, est une nouvelle version de l’ancien mythe de la guerre de Troie. Etant Giraudoux pacifiste, dans sa pièce il veut nous montrer d’une manière tragi-comique et même cocasse les tensions qui ont déclenché la guerre de Troie. En effet, Ulysse, ambassadeur grec, et Hector, héros troyen, vont tenter négocier pour sauver la paix, la condition : rendre Hélène aux grecs saine et sauve. Dans l’extrait que l’on va étudier (Acte II, scène 12), les troyens font appel aux dieux pour savoir que décider. Iris, messagère des dieux vient répondre leur appel en rapportant les messages d’Aphrodite, Pallas et Zeus. Soit en conseillant l’amour, soit la guerre, soit aucun des deux, les trois messages sont contradictoires, pourtant ils concluent tous les trois avec l’affirmation : « sinon, il y aura la guerre ». C’est donc aux hommes de se décider entre eux, on peut se demander donc, quel est la vision qu’on dégage des dieux, des hommes, et comment cela est lié à la vision du monde á l’époque ― sachant qu’on est à la veille de la seconde guerre mondiale ― de l’écriture de la pièce. On va d’abord analyser comment cet extrait nous montre des dieux désacralisés, ensuite, on verra quel el le message derrière le fait que les hommes doivent se décider tout seuls.

Pour commencer, dans cet extrait qui est une réécriture du mythe antique, les dieux apparaissent, pourtant, impuissants et décrédibilisés.
Même si les dieux sont moins sublimes dans ce texte que dans le mythe d’Homère, on garde, néanmoins, dans cette réécriture quelques aspects en commun. Les dieux gardent une vision tragique de la vie, intrinsèquement guidée par le destin. Ici, les