Incipit de thérèse raquin - commentaire
870 mots
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COMMENTAIRE COMPOSE : Incipit de Thérèse Raquin L’incipit programme généralement la suite du texte, c'est pour cela que le plus souvent celui-ci est informatif, il pose le décor, parle des personnages et les situe dans le temps : ce n'est pas le cas de l'incipit de Thérèse Raquin, le troisième roman que publie Emile Zola en 1867. Il peut être intéressant de montrer comment Zola, dans son incipit, fait une description très objective et précise du passage du Pont-Neuf, et cependant prépare son histoire et en pose les bases en présentant ce passage comme un lieu inquiétant. Dans un premier temps nous verrons que le passage du Pont-Neuf est peint par Zola d'une façon assez méthodique. Dans un second temps, nous montrerons que cette représentation du décor permet toutefois d'installer un climat qui sera présent tout le long du roman. La description que le narrateur fait de ce quartier de Paris se veut très objective. En effet, cette description est semblable à un plan, la situation du passage est tellement minutieuse, qu'encore de nos jours, il est possible de le trouver sur une carte. Zola utilise des compléments circonstanciels de lieu à chaque début de paragraphe ou presque ("à gauche", "à droite", "au bout de la rue", "au dessus") de façon à donner l'impression d'une visite que ferait le narrateur au lecteur. Cette visite serait faite avec un vrai souci d'exactitude, car on remarque que le narrateur s'attarde sur des détails tels que la largeur et la longueur du passage, ou bien le prix des bijoux faux, il met aussi beaucoup de précision dans le vocabulaire qu'il utilise ("bouquinistes", "cartonniers", "becs à gaz", "devantures", "dalles"). La description des formes contribue également à donner une grande rigueur à la description "coupé à angle droit", "petits carreaux". Ensuite, le point de vue externe engage le narrateur à raconter la scène comme si elle était filmée.