Commentaire la cigale et la fourmi
vendredi, 5 octobre 2007
La Cigale et la Fourmi, Le Corbeau et le Renard :
La Cigale et la Fourmi, chez La Fontaine, n'a pas de morale explicite.
La Cigale et La Fourmi, encore chez La Fontaine, est la première de toutes ses fables, la première du premier Recueil, juste avant Le Corbeau et le Renard.
Ce vide et ce mouvement sont deux inventions, que l'on peut lire l'une par l'autre. Ce ne sont pas des imitations d'Esope ou de la tradition. La Fontaine crée en coupant et en liant.
Quelle leçon tirer de sa première fable ? Doit-on juger qu'elle enseigne à être prévoyant comme la Fourmi, ou, du moins, comme la Cigale croit que l'est la Fourmi. Mais faut-il alors tolérer l'égoïsme de la Fourmi, et sa méchanceté ? Faut-il trier au contraire dans la Fourmi ? Et quoi ? Comment ? Au demeurant, la Cigale a-t-elle tort d'avoir chanté tout l'été ? N'est-il pas plaisant, ne vous déplaise, et peut être judicieux, de jouir ? Ne convient-il pas, quand on est chanteur, assurer la continuité de son chant ? Faut-il l'interrompre en raison du temps, de la Fourmi, de la mort ? Si la Cigale avait rencontré une Fourmi charitable, elle aurait vécu - et même bien si la Fourmi avait été Mécène... Si elle avait su seulement la convaincre, ou, du moins, la séduire...
Le Renard s'y prend mieux. Lui qui n'a, pour l'heure, rien de succulent à manger, il constate qu'effectivement un Corbeau tient en son bec un fromage. Il pourait, comme la Cigale, le prier de lui prêter un petit morceau de cette belle chose. Il le paierait, foi d'animal, intérêt et principal... Mais le Renard, apparemment, a lu La Cigale et la Fourmi. Il évite de présenter une prière et de donner un quelconque déplaisir au teneur de fromage. Il ne lui dit pas Ne vous déplaise... Il ne le supplie pas. Il ne lui propose pas un marché évidemment illusoire. Il le flatte. Vous êtes le Phénix des hptes de cs bois. Vous désirez l'être, Vous l'êtes. Le Corbeau