Commentaire - la condition humaine, le don du cyanure
La condition humaine,
Malraux
La condition humaine fut écrite par André Malraux, homme politique et intellectuel français aventureux, en 1933, pendant l'entre deux guerre qui fut une période très riche notamment au niveau culturel. La Condition humaine, inspirée du massacre de Shanghai de 1927, traite de l’héroïsme et de l'engagement révolutionnaire par ses deux héros : Kyo et Katow. Dans l'extrait proposé, après avoir été emprisonnés puis condamnés à brûler vifs, Kyo s'est suicidé à l'aide du cyanure qu'il possédait et Katow, au lieu de faire la même chose, décide de faire don du sien à deux prisonniers chinois pour leur permettre d'éviter le bûcher. Pour étudier cet extrait, nous traiterons de la fraternité entre des hommes déshumanisés avant d'aborder l'influence que ces derniers ont sur le héros pour finir par étudier les implications de la décision de Katow.
On observe que l'action évolue dans un monde très sombre tant au niveau psychologique, car les prisonniers sont condamnés au bûcher, qu'au niveau descriptif, il y a peu de lumière, l’obscurité domine, aucun visage n'est décrit car on ne peut en distinguer. On remarque que le seul prisonnier dont on connait le nom, et donc une identité concrète, est Souen, un des deux chinois qui profitera du cyanure de Katow. Le compagnon qui utilisera l'autre moitié du cyanure offert n'est pas aussi clairement identifié, sa seule démarcation par rapport aux autres prisonniers se fait par sa qualification d'idiot par Katow (ligne 13). Dans un monde dont la lumière est masquée (ligne 4) tant par les gardiens que par l'idée de la mort, omniprésente, les perceptions mises en jeu sont principalement tactiles et auditives. On citera ainsi le verbe entendre (ligne 8) et « un cri étranglé » (ligne 39) pour le sens auditif, et « chaud » (ligne 6), « frôlaient » et « serrait » (ligne 21 et 23) ou encore « se tendait » (ligne 38) pour le sens tactile. Nous avons plus d'information sur les