Commentaire la fable et la vérité, jean pierre claris de florian
La fable est un court récit allégorique qui a pour but de véhiculer une morale. Elle est utilisée depuis l’Antiquité par des fabulistes tels qu’Esope qui y voient un formidable moyen d’argumentation. Au XVIIème la fable est popularisée par Jean de la Fontaine qui en présente les intérêts dans sa préface des Fables. Dans "la Fable et la Vérité" publiée en 1792 dans son recueil Fables, le poète Jean-Pierre Claris de Florian démontre lui aussi les avantages de la fable. Dans ce récit allégorique, la Vérité, rejetée de tous, est finalement accueillie par la Fable qui la cache sous son manteau scintillant. L'auteur fait donc un éloge de la fable qui divertit mais renferme surtout une part de vérité. Nous pouvons nous demander : comment la fable permet-elle de plaire et d'instruire? Dans une première partie nous étudierons les deux portraits antithétiques de la Fable et de la Vérité. Dans une seconde partie nous montrerons en quoi l'auteur fait ici un éloge de la fable.
L’auteur personnifie tout d’abord deux valeurs antithétiques, la Fable et la Vérité dont ils dresse des portraits aux antipodes.
Ainsi la Vérité est caractérisée par son dénuement et sa faiblesse mais également par sa laideur. Le poète montre tout d'abord son extrême faiblesse puisqu'il explique qu'elle est "toute nue" et insiste sur ce fait en mettant l'expression en apposition. Il décrit ensuite sa laideur en utilisant l'euphémisme : "ses attraits par le temps étaient un peu détruits". Puis il explique que "jeunes et vieux fuyaient à sa vue". L'expression "à sa vue" sous entend un lien de cause à effet ; si les hommes la fuient c'est parce qu'elle est laide. Cette idée est reprise au vers 16 lorsque la vérité s'exclame : "Je leur fais peur à tous, hélas!". Par ailleurs, la vérité se dénigre elle même et explique : "vieille femme n'obtient plus rien" avec un présent de vérité général qui laisse pensé qu'elle est condamné par sa