Commentaire composé du chapitre XII de La Femme et le Pantin de Pierre Louÿs

Personnalité énigmatique, Pierre Louÿs a vécu dans un monde plein de symbolisme. Il a été un écrivain aux tendances subversives qui se traduisent dans ses oeuvres, c’est le reflet d’un univers, d’un thème : celui de la femme fatale sous le regard de la décadence. Pierre Louÿs publie en 1898, ce « Roman Espagnol » et rejoint par là, la veine des artistes fascinés par l’Espagne à la fin du siècle. L’histoire s’ouvre à Séville pendant un carnaval. C’est dans ce décor de couleurs et de confettis qu’André Stévenol rencontre la belle Concepcion Perez. En racontant cette rencontre à son ami Don Matéo, le jeune homme découvre que son ami la connait, et la connait même très bien puisqu’elle s’est jouée de lui. André découvre comment la jeune femme s’est servie de Matéo comme d’un pantin à son service, comment ce dernier perd tout sens des réalités, comment elle le torture, comment elle le cherche pour mieux le rejeter. Qu’elle lui a fait subir toutes les humiliations. C’est un roman de la domination psychologique de la femme fatale sous le regard quelque peu biaisé du narrateur protagoniste de l’histoire. Il développe les théories du désir de fin de siècle et illustre fortement la puissance de destruction de l’homme par la femme, en contribuant à l’archétype puissant de la femme fatale : le sujet de la femme « magnifiée et inquiétante, parée de toutes les beautés et de tous les maléfices ». Notre extrait se situe vers la fin du récit de Matéo. Il croit avoir enfin conquis Concha, et lui offre un hôtel particulier et de l’argent. Le soir lorsqu’il vient lui rendre visite, il trouve la grille fermée. Concha apparait et lui explique de façon cruelle qu’elle ne l’a jamais aimé et qu’il la répugne. Maintenant qu’elle l’a ruiné elle peut être heureuse et libéré de lui, afin de le lui prouver et de le torturé un peu plus elle le laisse la regarder s’unir à un autre homme sur les escaliers. Cette scène