Commentaire "le bourreau m'accompagne" - extrait des bonnes de genet
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Lecture analytique de « Le bourreau m’accompagne » Introduction Jean Genet, écrivain, poète et auteur dramatique français est connu pour ses personnages complexes, au prise avec la perversion, le mal et l’érotisme. Dans « Les bonnes », tragédie moderne et violente de 1947 (probablement inspirée de l’affaire des sœurs Papin), il raconte comment deux femmes, atteintes d’une même folie, en viennent à mettre en scène et préparer l’assassinat de leur patronnes. Dans l’extrait que nous allons étudier, les bonnes ont échoué dans leur assassinat de Madame, et se retrouvent seules face à leur démence. Nous nous demanderons comment le paroxysme de la folie des bonnes mènera à la mort de l’une d’entre elles. (annonce du plan) 1.1 Une mise en scène fantasmée de la mort La quasi totalité du texte est constituée d’une tirade de Solange (l.1 à 28) qui imagine une cérémonie d’exécution pour le meurtre de Madame. Solange est elle-même au centre de la cérémonie, et tout le cortège l’accompagne vers une mort inévitable. : « Je vais mourir » (futur immédiat, l.18). L’idée de succession est renforcée par l’anaphore de « viennent » (l.12, 14, 15, 16 et 17). Chacun de ses métiers est tenu ici par des anonymes, mais reconnaissables (y compris entre eux) par leur tenue : « frac sans revers de soie » (l.13), « culottes courtes et bas blancs » (l.14-15), « nos couleurs » (l.16) enfin pour les autres bonnes. Rappel : dans cette pièce, l’habit est le premier indicateur du statut. 1.2 Une exécution d’amour Solange va donc être exécutée, comme en témoigne la présence d’un « bourreau » (avec répétition et modalité exclamative, l.7-8), « des pénitents noirs » (l.5) et de « la torche de neuf livres » (l.6) qu’elle doit porter. Codes liées à la mort. Solange est passive dans cette mise en scène et suit sans révolte ceux qui la dirigent : « Le bourreau m’accompagne » (l.8) et « J’obéis à la police » (l.