Commentaire le taureau banc de voltaire
Voltaire
Le conte philosophique connait son apogée au XVIIème siècle, à l’époque des Lumières et en particulier dans l’œuvre de Voltaire. Il écrit en 1774 Le Taureau Blanc, alors qu’il arrive à la fin de sa vie. Il y imagine les péripéties qu’il arrive à son personnage principal qui n’est autre que la princesse égyptienne Amaside. Nous allons étudier un extrait de ce conte où la princesse demande l’aide d’un « beau serpent » pour qu’il lui conte l’histoire de trois prophètes qui voulaient être rois, afin que celle-ci apaise sa tristesse et « se forme le cœur et l’esprit ». En effet Amaside se lamente de ne pouvoir retrouver son amant Nabuchodonosor transformé en taureau blanc. Nous allons analyser dans une première partie, la façon dont le récit du « beau serpent » peut parvenir à capter l’attention et l’intérêt de la princesse égyptienne et ainsi celle du lecteur.
Puis dans une seconde partie, nous montrerons comment ce récit contient les éléments qui préparent sa leçon implicite, c’est-à-dire la manière avec laquelle l‘auteur arrive à donner à ce conte apparent une portée philosophique.
Le récit du « beau serpent » concernant les trois prophètes, se décompose en trois situations construites selon la même structure, assez schématique : la première pour le roi d’Egypte, la seconde pour le roi de la Perse et la dernière pour le roi de l’Inde. L’ordre est déterminé en fonction d’une sorte de « préambule » énoncé par l‘ange Ituriel. En effet, celui-ci annonce dans les lignes 5 à 9 “ Vous, premier prophète, je vous fais roi d‘Egypte […] Vous, second prophète, vous régnerez sur la ¨Perse […] Et vous, troisième prophète, je vous fais roi de l‘Inde”. Il y fait une répétition du démonstratif « vous », laissant imaginer à la princesse et par son biais, au lecteur, que l’ange les désigne du doigt ou d’une manière quelconque. Cet effet de se croire au cœur de l‘histoire permet de mieux susciter l’attention et l’intérêt du lecteur ou de la