Dans cet extrait, Molière fait la satire de la préciosité au moyen d'un comique de parole. En effet, il commence par faire la critique du langage précieux qui, du fait qu'il soit indirect, donne naissance à maintes confusions. Bélise utilise le champ lexical de la discrétion aux vers 284 et 285 avec des mots comme "secrètes" ou encore "muets" qui nous permettent de déduire que les codes de la préciosité engendrent souvent des quiproquos. On retrouve ici le champ lexical de la transparence : "pur", "aveu" ou encore "âme". L'emploi de ce champ lexical met en exergue une pseudo-transparence dans le langage précieux. Cette hypocrisie déguisée apporte une touche comique à l'extrait. Le champ lexical de la transparence est habilement opposé à celui du sous-entendu. Ce dernier est traduit par les mots suivants "esprit", "sous" et "faux-fuyant". Incohérences et contradictions sont les éléments que l'auteur a voulu mettre en évidence dans ce texte. Le lecteur est ainsi invité à comprendre les failles d'une préciosité qui se veut, au fur et à mesure, de plus en plus ridicule. Après une vive critique pourtant détournée du langage précieux, Molière s'adonne à celle de la notion d'amour vue par les précieux. Effectivement, Bélise est précieuse ; elle cherche par tous les moyens à dominer la discussion mais aussi la relation amoureuse qu'elle rêve et fantasme avec Clitandre. Pour ce faire, elle interrompt la parole et la monopolise. Elle utilise des phrases de type injonctif comme "gardez" ou "soupirez". Ceci illustre son caractère dominateur. Elle se rend ridicule en lui imposant de l'aimer. Qui plus est, elle refuse un mariage qu'elle fabule et qui ne lui est pas proposé. Encore une fois, Molière appuie sur les paradoxes de la préciosité. Les femmes veulent séduire dans l'optique d'être aimées, cependant lorsque l'engagement s'offre à elles, elles le refusent de manière faussement pudique. Pour finir, en plus de critiquer langage et rapport plus que