Commentaire Les jours fragiles
A 20 ans, Arthur Rimbaud arrête définitivement la poésie et voyage à travers toute l'Europe et l'Afrique. Ce roman de Philippe Besson publié en 2004 raconte à travers le point de vue de sa sœur, Isabelle Rimbaud, les derniers jours de son frère depuis son retour de ses expéditions aventureuses jusqu'à sa mort le 10 novembre 1891. Nous pouvons donc nous demander si par delà ce dévouement, l'objectif réelle d'Isabelle n'est pas de sauver l'âme de son frère. Nous verrons tout d'abord qu'elle se livre corps et âme dans l'assistance de son frère. Nous montrerons ensuite sa profonde tristesse face à l'agonie d'Arthur. Puis nous analyseront ces deux êtres opposés qui se rassemblent dans la souffrance.
Tout d'abord dans l'extrait tiré du roman Les jours fragiles, on y voit une femme se livrant corps et âme dans l'assistance de son frère faible et mourant. La jeune femme appelée Isabelle Rimbaud est une sœur dévouée et pieuse. On remarque clairement dans l'extrait qu'elle est très croyante. En effet le champ lexical du christianisme est très présent : « sainte » (l 28), « Dieu » (l 40), « chrétienne » (l 54), « Seigneur » (l 58). Mais la narratrice est également très attentionnée envers son frère. En effet c'est une femme bienveillante, au point même de s'oublier elle-même pour se concentrer pleinement dans l'aide du blessé. On remarque une gradation aux lignes 23 et 24 qui insiste sur son dévouement : « Je reste encore près de lui, à le regarder, à l'aimer, à prier, à pleurer ». Isabelle se dévoue donc totalement envers son frère au point même d'oublier sa propre vie. De plus, le frère d'Isabelle n'est autre que le poète Arthur Rimbaud. En effet après de longs voyages dans toute l'Europe, au Yémen et en Éthiopie où il se consacra notamment au négoce et aux trafics en tout genre, il revient en France à Marseille profondément faible et souffreteux. Il est contraint de se faire amputer quelques jours plus