Commentaire, les jugements remarque 11
Les Caractères, La Bruyère
« des jugements » 11
Le chapitre XII, « Des jugements » est un chapitre plus général qui vient après celui de « de l'homme ». La Bruyère y reprend la question du mérite, du caractère nocif de la nature humaine, ainsi que des questions plus précises sur l’entêtement, les habitudes des hommes… Il y a des effets de redondance avec le chapitre « De l’homme » ; c’est aussi un chapitre qui propose toute une réflexion du début à la fin sur les jugements humains, le danger des apparences, sur la figure du philosophe, ainsi que la question de la sagesse qui y est également évoquée en particulier dans l'extrait étudié.
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On remarque trois temps dans cette remarque, d'abord des phrases à la modalité interrogative de la ligne 1 à 16 qui s'interrogent sur la nature humaine en faisant des suppositions afin de renforcer la rhétorique de la critique des faux semblants.
Puis de la ligne 17 à 23, avec cette fois-ci des phrases à la modalité exclamative qui remettent en cause des phénomènes sociaux.
Et enfin, de la ligne 24 à 26, nous pouvons remarquer que les deux dernières phrases agissent comme une sorte de morale basée sur l'ironie qui montre la supériorité de la sagesse et le savoir.
C'est pour cela que nous pouvons nous demander en quoi La Bruyère blâme t-il les vices de l'humanité afin de mieux faire l'éloge de la sagesse en utilisant l'art de la rhétorique ? Cette remarque débute avec un « si » d'hypothèse qui agit en corrélation avec l'adverbe « plutôt » pour établir une comparaison entre l'homme et les animaux de diverses espèces, ici notamment les ours et les panthères, cette assimilation de l'homme et des animaux se retrouve dans tout le chapitre « des jugements » ainsi que dans toute l’œuvre de La Bruyère.
Le « si » hypothétique est employé ici afin de placer l'espèce humaine à part, grâce à l'adverbe « plutôt ». L'espèce humaine est mise en relief, elle est différente et à part des