Commentaire lettre à ménécée
La science suprême est pour Epicure l’art de vivre. C’est ici, dans ce monde, qu’il nous faut au mieux organiser nos conditions d’existence en vue de connaître un contentement durable fondé sur un calme intérieur que ni les événements du monde, ni les désirs multiples et insatiables, ni l’imagination toujours prompte à nous efrayer, ne sauraient troubler. Toute la philosophie d’Epicure est donc orientée vers une éthique, c’est-à-dire une recherche des vertus nécessaires à une vie heureuse. Cette recherche, cet art de savoir choisir ce qui conduit et préserve l’ataraxie, tel est l’objet de la philosophie. Aussi c’est à l’indépendance qu’Epicure nous invite, à demeurer loin de l’agitation des hommes mais également à distance des exigences du corps lorsque celle-ci nous promettent des jouissances infnies. “Cache ta vie”, proclame Epicure, autrement dit tient toi loin des opinions de la foule, des mille plaisirs qui provoquent l’afairement des hommes, mais aussi des soufrances qui les accompagnent nécessairement, laissant la porte ouverte au remord, à l’insatisfaction, à la frustration, au ressentiment. Certes le plaisir est ce que tous recherchent, et Epicure en fait l’unique fn souveraine à laquelle tout est subordonnée. Mais tous les plaisirs ne se valent pas, et il faut user de discernement pour choisir ceux qui sont à même de produire la tranquillité de l’âme ou qui soient en accord avec celle-ci. C’est une question de santé et la philosophie est d’abord et avant tout une médecine de l’âme. Comparable à une purge du coeur, elle a une fonction fébrifuge (qui guérit la fèvre), antalgique (qui calme la douleur) et analgésique (qui abolit la sensibilité à la douleur). Elle est un un mot une psychiatrie. La lettre à Ménécée Cette lettre expose donc l’essentiel de l’éthique d’Epicure : il s’agit donc d’enseigner les principes pour bien vivre. Ces principes sont comme des atomes de morales : en les opposant au néant des opinions