Commentaire linéaire Nathalie Sarraute
Le Planétarium, Nathalie Sarraute.
Le Planétarium, publié en 1959, est un ouvrage de Nathalie Sarraute, française d'origine russe, écrivain que l'on rapproche très vite aux grands noms du Nouveau Roman, mais dont elle va très vite s'émanciper. Le Planétarium est une œuvre qui se place du côté d'une écriture dont les enjeux sont en rupture avec ceux du roman traditionnel. Le passage étudié est l'excipit du Planétarium, nous nous trouvons donc à la toute fin du roman, qui se trouve être l'endroit où s'est ouvert l’œuvre avec notamment l'apparition de la tante Berthe et autour duquel s'est développée l'intrigue-occasion servant les fins de l'auteur. Dans cet excipit, le lecteur assiste à une conversation entre Germaine Lemaire et Alain Guimier dans ce même appartement. Ce passage est aussi très représentatif du titre de l’œuvre, puisque la conversation entre les deux personnages est entremêlée de sous-conversations, de ce qu'ils ressentent, sentiments associés aux mouvements des astres, image qui définie l'écriture de Sarraute, à savoir une écriture qui n'enferme pas les sensations, qui ne les fige pas dans un seul mot. C'est une écriture qui veut rendre compte avec fluidité, laisser transparaître la spontanéité et la singularité de chaque sensation fugace, que l'on ne voit pas. En ce sens, nous pouvons nous demander comment Nathalie Sarraute à travers les jeux des dialogues et des langages intérieurs nous fait voir l'envers du roman et de la conscience. Nous pourrions partager cet extrait en deux mouvements. La première partie, qui est centrée autour du point de vue d'un Alain Guimier qui perd pieds face à Germaine Lermaire, va de « Tout autour de lui se rétrécit » jusqu'à « devenir son ami... » , la seconde qui témoigne d'une vive exaspération de la part d'Alain envers Germaine Lemaire, et d'une double chute ( chute d'Alain et chute avec une valeur morale générale ) qui va de « Mais qu'elle le rabroue » jusqu'à la fin.
La première