Commentaire Litt Raire Le Lombric
Poète du XXe et du XXIe siècle, Jacques Roubaud est un enseignant d’université passionné par les formes fixes de poèmes. Membre de l’OuLiPo et adepte du sonnet, celui-ci nous en propose une version moderne et originale, « Le Lombric » paru en 1983 dans le recueil Les animaux de tout le monde. En effet ce texte à dimension spéculaire a la particularité de comparer le poète a un lombric. Ainsi Roubaud nous enseigne dans cette poésie d’une manière singulière mais simple, en utilisant cette analogie avec le lombric, sa vision du poète. Il s’agit de se demander en quoi le lombric est-il représentatif du poète selon l’auteur. Nous étudierons initialement le portrait du poète avant de nous intéresser à sa fonction.
Ce sonnet présente tout d’abord le poète mais plus particulièrement le du lombric. En effet les quatrains installent le décor et nous donne des informations sur le lombric. Ainsi on relève un champ lexical de la terre « sol » (v.2), « mottes » (v.3), « terre » (v.7) qui nous introduit dans l’habitat rural du lombric. De plus, l’expression « parfumée aux herbes de Provence » (v.1) renforce le concept de la campagne et des champs. Les allitérations en « ille » trouvées dans les mots « réveille » et « baille » (v.2) créer un effet de réveil matin qui progressivement, devient plus aigu. Cela entretient la réaction produite par la gradation « Il les mâche, digère et fore » (v.4) qui nous indique que le lombric, toujours dans une ascension progressive, se réveille, mange puis se met directement au travail. Nous remarquons aussi que les termes « mâche », « digère » et « conscience » (v.4) sont en temps normal attribués à l’Homme, nous avons donc là une personnification. Après nous être intéressé à l’animal, il faut souligner le rapprochement de celui-ci avec l’Homme. Nous trouvons ici, la présence un trompe l’œil car ce portrait du lombric est en réalité celui du poète. Le vers 9 nous le prouve avec la