COMMENTAIRE LITTERAIRE D’UN EXTRAIT DU PERE GORIOT : LE DERNIER BAL DE MADAME DE BEAUSEANT
Principalement connu pour le cycle romanesque, La Comédie Humaine regroupant de nombreux ouvrages, l’un des plus imposants écrivains de la littérature française, Honoré de Balzac publie en 1835 Le Père Goriot dont est issu l’extrait proposé à notre étude. Cet ouvrage met en scène la montée sociale d’un jeune étudiant en droit, Eugène de Rastignac. Il rencontre le personnage éponyme, qui vit dans la pension où il s’installe, et, touché par le dévouement de ce père pour ses filles, il se prend d’affection pour le vieil homme. Le passage se situe dans les dernières pages de ce roman fictif. Accompagné par Delphine de Nucingen, Rastignac se rend au bal donné par Madame de Beauséant, sa cousine : abandonnée par l’amant qu’elle adorait, le marquis d’Ajuda-Pinto, elle fait ses adieux au monde. En quoi ce texte peut surprendre ? Comment Balzac rend un personnage sublime ?
Nous verrons tout d’abord la dimension théâtrale qu’adopte le texte. Nous constaterons ensuite l’héroïsation de Madame de Beauséant ; puis, nous terminerons sur l’éloge lyrique de cette grande femme. Le bal organisé par Madame de Beauséant prend une allure théâtrale. L’arrivée à la réception est perçue à travers les yeux de Rastignac et de Delphine ; le lecteur peut suivre le mouvement des personnages grâce au point de vue interne. Nous sommes parmi la foule, comme en direct grâce à une mise en hypotypose. Le bal prend de l’importance grâce à l’hyperbole « les lanternes de cinq cents voitures » ; il devient un grand événement auquel presque un millier de personnes se rendent. Cette soirée adopte un caractère solennel : des hommes apparaissent à cheval avec la phrase « de chaque côté de la porte illuminée piaffait un gendarme » à la ligne 5, et assurent la sécurité. Les invités viennent voir le spectacle de la douleur, comme au théâtre. Par l’utilisation de phrase longues telle « Le grand monde