Commentaire littéraire de la scène finale de rhinocéros de e. ionesco
L’EDITO DE LA SEMAINE
Par Ray DAKTEUR, Directeur du magazine A Mots Ouverts
« Parlez-moi d’amour » roucoule une voix suave à la radio pendant que je sue sang et eau sur mon édito. « Parlez-moi d’amour … » Parler d’amour, vous qui nous lisez, vous savez que nous savons le faire. Et nous savons très bien que vous savez que nous le savons. Par plume interposée, cela s’entend - car je ne peux pas sortir ma mandoline et aller donner la sérénade sous la fenêtre de chaque fidèle lectrice - mais nous savons le faire. Ainsi nous sélectionnons chaque mois, avec tout le discernement dont nous sommes capables, ces poèmes virtuoses qui vous susurreront non à l’oreille mais droit au cœur, ces « choses tendres » que la roucoulante voix de tout à l’heure réclame maintenant avec insistance. L’art que nous y mettons, nombre d’entre vous l’ont déjà salué, par lettre, par mail ou de vive voix, et nous vous en remercions car ces encouragements nous sont précieux à une époque qui annonce tous les jours la fin de la presse écrite, et qui plus est de la presse écrite à vocation littéraire ! Mais tout cela vous le savez également pour avoir déjà lu nombre d’articles que nous avons consacrés à ce point précis ; et si aujourd’hui j’ai saisi ma plume, c’est pour vous parler d’un sujet dont l’exposition ne saurait souffrir un plus grand retard sans lasser votre curiosité. Comme vous vous en êtes sans doute rendu compte, le numéro d’A Mots Ouverts que vous tenez entre les mains est le cent vingtième. Cela fait donc dix ans, chers lecteurs, que nous publions vingt poèmes par numéro, soit trois mille six cents depuis la naissance du magazine, et tous parlaient d’amour. Dix ans à vous parler d’amour, mois après mois, sans jamais faillir : Dom Juan et Casanova n’ont qu’à bien se tenir, nous les avons mis à l’amende ! Ce marathon aurait pu se poursuivre sur des dizaines, oh, soyons fous, des centaines de numéros ! Nous aurions