Commentaire littéraire de "w ou le souvenir d'enfance" de perec
En 1516, l’Anglais Thomas More forge le mot « utopie », signifiant, étymologiquement, le « lieu de nulle part » puis le « lieu du bonheur ». Nombreux sont les auteurs qui, avant More et après lui, ont conçu des cités idéales. Perec, écrit W ou le souvenir d’enfance, publié en 1975, où il présente en alternance deux récits, l’un de caractère romanesque en italique décrit l’utopie apparente d’une cité olympique sur l’île de W, un îlot de la Terre de Feu ; l’autre de caractère autobiographique, en caractères romains, relate par fragments incertains l’enfance de Perec. W est une île, « à l’autre bout du monde ». Cette société décrite dans la partie fictive du livre peut-elle être qualifiée d'utopie ? A première vue, elle en présente les caractéristiques. Cependant, le problème est peut-être plus difficile qu'il n'y paraît. Dans cet extrait du chapitre XII, Perec propose une description de l’île W, en passant par la situation de l’île, la faune, le climat, la fondation ainsi qu’une courte description de l’entrée des villages. Comment Perec dans cet extrait utilise-t-il en le dégradant le genre de l’utopie ? D’abord, il invente une cité construite sur le modèle utopique et ces idéologies olympiques de vie collective. Mais plus profondément, l’utopie de W montre ses aspects inquiétants qui invalident cette première lecture et font de ce texte la description d’une cité totalitaire à l’idéologie douteuse, reflet à peine déguisé de l’idéologie nazie et des camps de concentration.
Perec à bel et bien voulu dans ce texte, utiliser le genre utopie. L’île de W est bien construite sur le modèle utopique. Tout d’abord W comme souvent dans les utopies est « une ile », un lieu hors du monde. L’île de W est «à l’autre bout du monde », « là-bas », une ile, très loin comme le soulignent les indications spatiales qui en font un lieu isolé comme souvent dans l’utopie. En effet ce lieu isolé reste très difficile a